Dans les années 1970, les Occidentaux prennent conscience de la nécessité de modifier leurs habitudes alimentaires et découvrent le précieux grain des Incas, dont la teneur en protéines, et la qualité de celles-ci, surpassent celles des céréales classiques. Si bien que sa consommation augmente progressivement en Europe et en Amérique du Nord.
On en trouve maintenant dans les magasins bios, les épiceries du commerce équitable et certaines grandes surfaces.
Les Incas l'appellent " chisiya mama ", la "plante mère", la cultivent comme une plante sacrée et lui accordent des vertus particulières.
Avec le haricot, la pomme de terre et le maïs, le quinoa était à la base de l'alimentation des populations locales à l'arrivée des conquérants. Mais les Espagnols considèrent ce grain indigène (qu'ils nomment " riz des Incas ") avec mépris, parce que son écorce est amère et que sa farine (sans gluten) ne permet pas de faire du pain. Ils en interdisent la culture au profit de celle du blé et de l'orge. Si bien qu'au cours des quatre siècles suivants, la culture du quinoa périclite, ne persistant que dans les endroits incultes et éloignés des centres de décision de l'administration espagnole.
Il reste cependant l'alimentation de base des populations des hauts plateaux des Andes, à des altitudes de 3000 à 4000 mètres, où le maïs ne pousse plus.
Originaire de Bolivie, le quinoa est une des rares plantes à pouvoir survivre dans le milieu inhospitalier de l'Altiplano andin, qui en est, depuis des millénaires, le berceau de la culture.
La domestication du quinoa s'est faite en même temps que celle du lama, il y a 6 à 7000 ans, la plante et l'animal vivant en mutuelle dépendance depuis toujours. Enrichi par le fumier des animaux, le sol des enclos primitifs construits par les premiers éleveurs agriculteurs, constitue un milieu idéal pour la germination des graines de quinoa non digérées : ainsi, la plante pousse rapidement et donne d'excellents rendements.