Nommée " carvita " en carolingien, jusqu'au XVIe siècle, la carotte est difficile à différencier du panais : le mot carotte ne fait son entrée dans les dictionnaires qu'au 16ème s. Il désigne à la fois le nom de la plante potagère et celui de la racine que l'on consomme crue ou cuite
Au XVIe siècle, Bruyérin-Champier, médecin de François 1er, estime que la carotte est un bon diurétique. Il dit que certains auteurs assurent que la carotte stimule l'activité sexuelle et stimule la génération.
Jusqu'au XVIIème siècle la carotte est jaune ou rouge. C'est à cette époque que les premières carottes orange poussent en Hollande Il s'agit de la première carotte à racine vraiment charnue. Cette " longue orange " a un succès considérable et est à l'origine de toutes les variétés modernes.
La carotte devient un légume très consommé car peu coûteux. Elle est considérée comme " plante diurétique, elle augmente les appétits vénériens et les excite ; en même temps elle réjouit le cœur ".
Au IXe siècle, Yûhannâ ibn Mâsawayh, dit Jean Mésué, explique que la carotte engendre un sperme fin et peu abondant.
Hildegarde von Bingen dit de la carotte qu'elle est " froide, est un réconfort pour l'homme, elle n'est ni très utile, ni très dangereuse pour la santé car elle emplit le ventre de l'homme ".
Le " Ménasgier de Paris ", 1393, décrit la carotte comme une racine rouge vendue aux halles par poignée.
Née en Europe, la carotte poussait à l'état sauvage, sous forme de racine ligneuse, amère et blanchâtre, il y a plus de 2 000 ans.
Les Grecs et les Romains lui reconnaissent une valeur thérapeutique (notamment pour l'acuité visuelle) et ornementale mais ils ne l'apprécient guère comme légume.
Le cuisinier romain Apicius y fait référence sous le nom dérivé du grec de " carota " et propose de la préparer frite ou en salade.
Elle apparaît en bottes sur les fresques d'Herculanum, ville voisine de Pompéi détruite par l'éruption du Vésuve en l'an 79.
Pline, dans son Histoire naturelle, la mentionne sous le nom de " Palestinaca Galtica ", appellation que l'on retrouve aujourd'hui encore dans certaines régions de France où la " pastenade " n'est autre que la carotte.
Ibn al-Awwâm rapporte que les agriculteurs établis en Palestine au VIe siècle avant notre ère connaissaient " un type rouge et un type jaune, le rouge étant plus fin, plus juteux et goûteux que le jaune ". Ils en faisaient des préparations alimentaires qu'on mangeait avec du vinaigre, de la saumure, certains légumes ou graines. D'autres populations en faisaient aussi du pain, en le mélangeant à de la farine de froment, de riz ou de millet