Au Moyen-Age il est nommé " Herbe du Malin ". A l'époque médiévale, on craint de semer le persil : cela porte malheur ! On place donc les graines dans les trous des murs pour que le vent se charge de les mettre en terre. On prétend aussi qu'arracher du persil, en pensant fortement à son ennemi, fera mourir celui-ci dans l'année.
Le persil est présent dans les jardins médiévaux, entre autres à Saint Gall, dans le carré des herbes médicinales. Il possède de nombreuses propriétés : plante antianémique, dépurative, stimulante, tonique, diurétique. Il est fortement préconisé dans les cas de maladies hépatiques et rénales. Il est apéritif, il chasse les vents, " il atténue la pierre du rein et de la vessie, il est bon pour adoucir et résoudre les hémorroïdes ".
Hildegarde Von Bingen qui recommande le persil cru plutôt que cuit, le préconise dans une préparation destinée à diminuer ou dissoudre les calculs rénaux.
On dit qu'il contient " un sel si pénétrant qu'il corrode le verre ".
Charlemagne est l'un des premiers à l'apprécier en tant qu'herbe aromatique mais ce n'est que vers le XVème siècle que le persil connait le succès dans les cuisines de France.
Pour l'école de Salerne, il est indispensable avec l'ail, la sauge et le serpolet.
Il est alors le principal ingrédient de la célèbre sauce verte vendue dans les rues de Paris par les marchands ambulants (sauce acide, faite avec du jus de raisins verts, le verjus.)
Le persil devient une plante condimentaire à partir du XVème s.
Pour Platéarius dans le " livre des Simples Médecines " (début XVIème), le persil, cuit avec les aliments,
" facilite la digestion en éliminant du ventre les ventosités ".
Il passe pour être aphrodisiaque. On recommande aux impuissants d'ajouter quantité de persil haché à leur nourriture quotidienne. Un proverbe de 1568 dit :
" Si la femme savait ce que le persil vaut à l'homme, elle irait en chercher jusques à Rome ".
Ce n'est qu'au XVIIème siècle qu'il trouve une place de choix dans les plats dont il devient un élément fondamental
Le " bouquet garni " (thym, laurier, queues de persil, poireau) est inventé au XVIIème siècle par le cuisinier français Pierre de Lune (Le cuisinier-1656).
Antoine de Jussieu, (Traité des plantes usuelles - 1731) dit que :
" Le persil rend les mets plus sains, plus agréables, il excite l'appétit et favorise la digestion. "Dans le Poitou, on raconte que là où le persil vient bien dans un jardin, c'est que le jardinier est " bon étalon ".
Ils pensent qu'il provoque la stérilité et donne le " haut mal " (épilepsie) aux enfants dont la mère en mange pendant qu'elle les allaite.
Pline écrit :
" Le persil est excellent, en boisson et en application, contre les serpents ".
o Il en asperge sa mare pour soigner ses poissons malades.
Pour Celse, au 1e siècle, le persil fait uriner.
Galien dit que le persil est doux et agréable à l'estomac
En gastronomie,
o Pline note :
"Il nage à tous les coups sur les potages".
o Apicius le connaît bien et en utilise aussi les graines dans son sel aromatisé.
Ce sont sans doute les Romains qui l'introduisent dans de nombreux pays Européens.
Cultivé depuis des milliers d'années, il s'est vu attribuer des pouvoirs magiques, bénéfiques ou maléfiques, selon les époques et les pays. Il est longtemps réservé à un usage médicinal, son rôle diurétique est attesté dès le 1er siècle après J.C.
Plante médicinale et magique
Les Grecs anciens, qui croient que le persil pousse là où le sang du héros grec Archemorus(ou Opheltes) a été répandu lorsqu'il a été mangé par les serpents, en confectionnent des couronnes pour décorer les tombes.
Les Romains l'utilisent en quantité pour masquer les odeurs d'alcool persistantes après les orgies :
o Ils le consomment pour une meilleure haleine.
o en font des guirlandes pour assainir l'air ambiant.
Ils le donnent comme fourrage aux chevaux.